.. _procont: | 2.5 Prolongements continus -------------------------- **Exemple 2.5.1.** Voici le graphe d’une fonction définie sur :math:`[-4;4] \backslash \{1\}` qui est continue : .. tikz:: \draw[step=1cm,gray,very thin] (-5,-5) grid (5,5); \draw[very thick,->] (-5,0) -- (6,0) node[anchor=south west] {x}; \draw[very thick,->] (0,-5) -- (0,6) node[anchor=south west] {y}; \foreach \x in {1} \draw (\x cm,1pt) -- (\x cm,-1pt) node[anchor=north] {$\x$}; \foreach \y in {1} \draw (1pt,\y cm) -- (-1pt,\y cm) node[anchor=east] {$\y$}; \draw (-4,-2.2)node{$\bullet$}; \draw[thick] plot[domain=-4:0.93,samples=50](\x,{-2.2-0.1*\x*(\x-2)*(\x+1)*sin(90*\x)}); \draw[thick, fill=white](1,-2)circle(0.176); \draw[thick, fill=white](1,1)circle(0.176); \draw[thick] plot[domain=1.13:4,samples=50](\x,{0.8-0.1*\x*(\x-2)*(\x+1)*sin(90*\x)}); \draw (4,0.8)node{$\bullet$}; Il ne fait pas sens de dire qu’elle est discontinue (ou continue) en :math:`1` puisqu’elle n’est pas définie en :math:`1`. | **Exemple 2.5.2.** Voici le graphe d’une autre fonction définie sur :math:`[-4;4] \backslash \{1\}` qui est continue : .. tikz:: \draw[step=1cm,gray,very thin] (-5,-5) grid (5,5); \draw[very thick,->] (-5,0) -- (6,0) node[anchor=south west] {x}; \draw[very thick,->] (0,-5) -- (0,6) node[anchor=south west] {y}; \foreach \x in {1} \draw (\x cm,1pt) -- (\x cm,-1pt) node[anchor=north] {$\x$}; \foreach \y in {1} \draw (1pt,\y cm) -- (-1pt,\y cm) node[anchor=east] {$\y$}; \draw (-4,-2.2)node{$\bullet$}; \draw[thick] plot[domain=-4:0.93,samples=50](\x,{-2.2-0.1*\x*(\x-2)*(\x+1)*sin(90*\x)}); \draw[thick, fill=white](1,-2)circle(0.176); \draw[thick] plot[domain=1.13:4,samples=50](\x,{-2.2-0.1*\x*(\x-2)*(\x+1)*sin(90*\x)}); \draw (4,-2.2)node{$\bullet$}; Il ne fait pas sens de dire qu’elle est continue (ou discontinue) en :math:`1` puisqu’elle n’est pas définie en :math:`1`. |   | Dans les deux cas, nous avons une fonction continue. Néanmoins, intuitivement, il y a une différence de ces deux situations. Pour la première fonction, il n’est pas possible de la prolonger en une fonction continue, c’est-à-dire d’étendre la fonction en la définissant en :math:`1` de sorte que le résultat final soit continu, même en :math:`1`. Par contre, pour la deuxième fonction, il est possible de trouver un tel prolongement continu : il suffit d’étendre la fonction en la définissant en :math:`1` en décidant que le prolongement de la fonction vaut :math:`-2` en :math:`1`. Cette intuition correspond au fait que la deuxième fonction possède un prolongement continu tandis que la première non. | Donnons la définition de prolongement continu d’une fonction. | **Définition 2.5.3.** Soit un intervalle :math:`I` et soit :math:`c \in I`. Soit :math:`f : I \backslash \{c\} \to \mathbb{R}`. Un *prolongement continu* de :math:`f` sur :math:`I` est une fonction :math:`g : I \to \mathbb{R}` qui est continue (y compris en :math:`c`) et telle que pour tout :math:`x \in I \backslash \{c\}`, on a :math:`g(x)=f(x)`. | **Exemple 2.5.4.** La fonction de l’exemple 2.5.1 ne possède pas de prolongement continu. Par contre, la fonction de l’exemple 2.5.2 possède un prolongement continu dont le graphe est le suivant : .. tikz:: \draw[step=1cm,gray,very thin] (-5,-5) grid (5,5); \draw[very thick,->] (-5,0) -- (6,0) node[anchor=south west] {x}; \draw[very thick,->] (0,-5) -- (0,6) node[anchor=south west] {y}; \foreach \x in {1} \draw (\x cm,1pt) -- (\x cm,-1pt) node[anchor=north] {$\x$}; \foreach \y in {1} \draw (1pt,\y cm) -- (-1pt,\y cm) node[anchor=east] {$\y$}; \draw (-4,-2.2)node{$\bullet$}; \draw[thick] plot[domain=-4:4,samples=100](\x,{-2.2-0.1*\x*(\x-2)*(\x+1)*sin(90*\x)}); \draw (4,-2.2)node{$\bullet$}; Dans le cas de cet exemple, puisque nous possédions déjà le graphe de la fonction, ce prolongement continu n’était pas très difficile à trouver. |   | Mais plus généralement, comment savoir si pour une fonction :math:`f : I \backslash \{c\} \to \mathbb{R}` (où :math:`I` est un intervalle et :math:`c \in I`) donnée, cette fonction admet un prologement continu ? Intuitivement, il n’est pas très difficle de répondre à cette question : il faut que la fonction :math:`f` se rapproche d’une certaine valeur lorsqu’on se rapproche de :math:`c`, et ce de manière uniforme (il faut que la valeur de laquelle :math:`f` se rapproche par la gauche soit la même que celle de laquelle :math:`f` se rapproche par la droite ). Néanmoins, cette réponse intuitive soulève au moins trois questions. #. Que signifie rigoureusement que la fonction :math:`f` se rapproche d’une valeur lorsqu’on se rapproche de :math:`c` ? #. Comment savoir si la fonction :math:`f` se rapproche bien d’une certaine valeur de manière uniforme et définitive lorsqu’on se rapproche de :math:`c` ? #. Si :math:`f` se rapproche bien d’une certaine valeur de manière uniforme et définitive lorsqu’on se rapproche de :math:`c`, comment calculer cette valeur ? Pour répondre à ces questions, nous avons besoin d’une nouvelle notion : celle de limite de fonction. | .. [1] Remarque : pour la plupart des fonctions de référence, la démonstration n’est pas très compliquée. N’hésitez pas à essayer de faire vous-même la preuve par exemple pour une fonction constante ou pour la fonction identité. .. [2] La démonstration de ce théorème est en fait assez compliquée et nécessite de bien comprendre les propriétés fondamentales des nombres réels. Heureusement, son énoncé est très intuitif. .. [3] La démonstration de ce théorème est aussi assez compliquée.