Théorie¶
1. Primitive¶
Définition¶
Soit 
 une fonction réelle définie sur un intervalle réel
. 
 est primitivable sur 
 s’il existe une
fonction 
 de 
 dans 
,
dérivable sur 
 et telle que

Une telle fonction s’appelle une primitive de 
 sur 
.
Proposition¶
Soit 
 de 
 dans 
primitivable sur l’intervalle réel 
. Si 
 est une
primitive de 
 sur 
 ,
alors 
 de 
 dans 
 est une
primitive de 
 sur 
 si et seulement si F-G est
constante sur I.
À la figure 1, on a représenté une fonction. A la figure 2, on peut voir quelques primitives de cette fonction sur l’intervalle [-3,3].
Figure 1¶
Figure 2¶
On note

l’ensemble des primitives de la fonction 
 sur un intervalle
donné.
Primitivation par parties¶
Soient 
 et 
 deux fonctions à valeurs dans
, dérivables sur un intervalle 
 réel. Alors
 est primitivable sur 
 si et seulement si
 l’est, auquel cas

La démonstration se déduit de la formule de dérivation de 
.
Comme

On peut en déduire, en utilisant la propriété (2) du paragraphe 1.5, que

Ce qui nous conduit aisément à l’égalité à démontrer.
Illustrons cette méthode de primitivation par un exemple. Soit à calculer

Si on pose 
, 
, il en résulte que
, 
 et grâce au théorème de primitivation
par partie, on a :

Primitivation par substitution¶
La dérivée de la composée de deux fonctions est un produit. Si la
fonction 
 est dérivable en une valeur 
 de son domaine,
si la fonction 
 est définie et dérivable en f(x),
alors 
 est dérivable en 
 et

Si on primitive les deux membres de l’égalité, sachant qu’une primitive de la dérivée d’une fonction est la fonction elle même, on a

Pourquoi parle-t-on de substitution? Parce qu’une façon de faire
consiste à substituer une variable 
 à la variable 
.
Pratiquement, on pose 
. Comme 
 exprime la
variation de 
 par rapport à 
, on écrit encore que
, que l’on nomme différentielle.
Ce qui nous conduit à une reformulation de l’égalité (4):

Une fois la primitivation en 
 effectuée, on remplace 
par sa valeur en fonction de 
.
Deux primitivations particulières s’avèrent presque immédiates à la suite du résultat (4):

Dans ce cas 
.

Dans ce cas 
.
Illustrons le première. Soit à calculer

En écrivant la tangente comme quotient du sinus et du cosinus, l’opposé du sinus étant la dérivée du cosinus, on a :

Prenons un autre exemple de substitution qui ne relève pas de ces deux cas particuliers (6) et (7). Soit à calculer

On pose 
, 
 et 
. Dés lors

2. Intégrale¶
Pour calculer l’aire sous une courbe, une méthode consiste à approcher cette aire par une somme d’aires de rectangles. Si la fonction est positive et croissante, on peut considérer une fonction en escalier qui minore la fonction (figure 3) et une autre qui la majore (figure 4). En prenant de plus en plus de rectangles ayant des bases d’autant plus petites, on approche d’autant mieux l’aire cherchée.
Figure 3¶
Figure 4¶
Définition¶
Soit 
 est une fonction définie sur un intervalle réel
, on divise cet intervalle en 
 sous-intervalles de
largeur égale 1. Les bornes de ces intervalles sont

On choisit un valeur à l’intérieur de chaque sous-intervalle

Si 
 est continue sur 
, alors 
 est
intégrable sur 
 et l’intégrale définie de 
 depuis
 jusque 
 vaut

la limite étant indépendante du choix des 
 . Dans
l’hypothèse de largeur constante des intervalles, cela devient

Aire et intégrale¶
Géométriquement, l’intégrale définie 
correspond à l’aire comprise entre le graphique de la fonction
, l’axe des abscisses et les droites d’équations 
et 
 (figure 5) lorsque la fonction est positive.
Figure 5¶
Par contre, lorsque la fonction est négative (figure 6), l’intégrale est négative. Pour trouver l’aire comprise entre le graphique et l’axe des abscisses, il faut prendre l’opposée de l’intégrale.
Figure 6¶
Théorème fondamental¶
Si 
 est une fonction de 
 dans
 continue et primitivable sur un intervalle
, si 
 est une primitive de 
 sur cet
intervalle, considérons la fonction 
 appelée intégrale
généralisée et définie comme suit

Si 
 est positive 2, 
 est assimilable à l’aire
hachurée de la figure 7. Calculons la dérivée de G, on a

Figure 7¶
Comme toute dérivée, il s’agit de la limite d’un taux d’accroissement.
La différence, au numérateur de ce taux, correspond à l’aire hachurée de
la figure 8, c’est-à-dire l’aire d’un rectangle infinitésimal. Si on
divise cette différence par la largeur 
 de ce rectangle,
on obtient la hauteur du rectangle, à savoir 
 (quand
 devient très petit). En résumé,

Figure 8¶
Comme 
 est primitivable, 
 étant une primitive de
, on peut écrire, à partir des propriétés des primitives, que
(
 étant un réel)

ou encore

Quand 
, on a

Comme le premier membre de l’égalité est nul, on peut en déduire que

Quand 
, on a

Cela nous donne le moyen de calculer une intégrale définie: pour ce
faire, il faut chercher une primitive de la fonction et la calculer aux
bornes de l’intervalle d’intégration. Prenons un exemple. Soit à
calculer l’aire déterminée par l’axe des abscisses et le graphique de la
fonction sinus entre 0 et 
 (figure 1). Cette aire est égale à

3. Volume¶
Considérons une fonction continue sur un intervalle 
 réel.
Considérons également le solide de révolution engendré par la rotation
autour de l’axe 
, de la surface plane délimitée par le
graphique de 
 et l’axe 
. On veut calculer le volume
de ce solide de révolution. Pour déterminer l’aire sous le graphique, on
a considéré une subdivision de l’intervalle 
 en 
sous-intervalles et une fonction en escalier (constante sur chaque
sous-intervalle) qui approche la fonction considérée. Si on fait encore
de même, chaque palier de la fonction en escalier va engendrer en
tournant autour de l’axe 
, un cylindre (figure 9) et la
fonction en escalier dans son entièreté engendrera un empilement de
cylindres. Chaque cylindre dont la base est située à l’abscisse x a pour
volume

En passant à la limite sur 
, on obtiendra le volume du solide
de révolution qui vaut donc

Figure 9¶
4. Mouvements¶
Il a été vu précédemment que, dans un mouvement rectiligne, la vitesse
est obtenue comme dérivée de la position en fonction du temps.
L’accélération est, quant à elle, la dérivée de la vitesse. Dès lors,
pour déterminer la fonction position à partir de la fonction vitesse, il
faut chercher les primitives de la vitesse. Pour déterminer la fonction
vitesse à partir de la fonction accélération, il faut chercher les
primitives de l’accélération. Pour déterminer les constantes 
adéquates, on se réfère aux conditions initiales. Considérons, par
exemple, un corps de 10 kg en chute libre, après avoir été lancé avec
une vitesse initiale de 5 m /sec vers le haut et d’une hauteur de 13 m.
Son accélération est celle de la pesanteur, à savoir 
 ou -9,81
m/sec. On a donc

On peut en déduire que

Pour déterminer 
, on s’intéresse au temps 
. On
sait que la vitesse initiale est de 5 m/sec. D’où

Pour la position, on a

Quand t = 0,

Finalement

- 1
 Ce n’est pas obligatoire de prendre une largeur d’intervalle constante sachant que de toutes façons, on fait tendre le nombre d’intervalles vers l’infini et que la largeur de tous les intervalles va tendre vers 0.
- 2
 Nous choisissons
 positive pour la facilité du raisonnement
mais le résultat reste le même quel que soit le signe de la fonction.













